ARTICLE 2006
JUDAS LE TREIZIÈME DISCIPLE
J. Montserrrat-Torrents
Universitat Autònoma de Barcelona
Publicat a "Religions & Histoire" (Dijon), n. 11 (2006), págs. 64-67.
À plusieurs reprises dans l'Évangile de Judas, Judas est appelé par Jésus "le treizième (disciple)". La tradition ecclésiastique connaît cette formule de "12+1", mais l'applique à Paul, sans toutefois le nommer "le treizième". Le livre des Actes des Apôtres s'évertue à fonder cette comptabilité, désormais acquise tant dans la tradition ecclésiastique que dans les courants gnostiques. Or, cette expression revêt dans l'Évangile de Judas une portée ecclésiologique qui constitue, à mon avis, une des principales clés interprétatives de ce curieux document.
La structure conceptuelle de l'EJ se developpe autour de l'opposition des Douze et de Judas, le "treizième". Les Douze constituent le noyau de l'église "psychique", tandis que Judas représente la communauté des êtres humains spirituels. Le passage clé à cet égard est le suivant:
"Celui qui d'entre vous (les disciples) se considère fort parmi les hommes, qu'il fasse comparaître l'homme parfait et qu'il se tienne devant moi". Et les disciples de dire: "Nous sommes forts". Mais leurs esprits n'osèrent pas se tenir devant lui, à l'exception de Judas Iscariote. Certes, il put se tenir devant lui, mais il ne put pas le regarder dans les yeux, bien au contraire, il détourna son regard de sa face. Judas lui dit: "Je sais qui tu es et d'où tu viens: tu es venu de l'immortel éon de Barbelô, et je ne suis pas digne de prononcer le nom de celui qui t'a envoyé". (35,2-21).
Les disciples ne sont pas "l'homme parfait". Dès lors, ils n'ont pas le pouvoir de se "tenir" devant Jésus. "Se tenir" (copte ohe rat) est un mot technique de la gnose sethienne. L'Apocryphon de Jean désigne par ce terme l'acte essentiel par lequel les dispositions divines qui procèdent de l'Esprit Virginal se constituent en face de lui: Et la notion qu'il a de lui devint acte et apparut, se tenant devant lui. (Nag Hammadi II-1, p.27,5). Ce terme est l'équivalent de l'epistrophé plotinienne, par laquelle le Deuxième Principe reçoit la constitution hypostatique.
Par opposition aux Douze (en ce cas, les Onze), Judas a le pouvoir de "se tenir" en face de Jésus. Or, ce pouvoir consiste dans la gnose. En effet, Judas manifeste tout de suite sa parfaite connaissance de l'essence spirituelle de Jésus: Tu es venu de l'immortel éon de Barbelô: voilà l'acte de "se tenir". Acte, certes, inchoatif dans cet éon (il ne put pas le regarder dans les yeux), mais tout de même essentiellement spirituel et gnostique. Ce pouvoir, Judas ne l'a pas reçu de Jésus en ce moment: il le possède par nature, par le fait de son appartenance à la "génération indomptable" (53,24), la "grande génération d'Adam" (57,11).
Judas était-il déjà le disciple bien-aimé? Certains interprètes ont cru déceler dans les textes évangéliques une certaine préséance de Judas. C'est du moins ce que pensait déjà un auteur manichéen dont l'originel syriaque a été préservé en dialecte parthe: Il (Jésus) fit d'Iscariote sa monture, le dévot le plus aimé de ses disciples. Et lui le montra au gardien en l'abordant et livra le fils de l'homme à ses ennemis.
Suite à la manifestation par Judas de son essence spirituelle, Jésus entame sa "séparation" de l'univers démiurgique représenté par les disciples:
Écarte toi d'eux; je te révélerai les mystères du royaume. Tu peux les saisir, mais tu peux aussi souffrir beaucoup, puisqu'un autre occupera ta place, afin que les douze [disciples] se complètent devant leur dieu. (35,23 - 36,4).
Ce passage implique un refus radical de la tradition canonique sur le suicide de Judas. D'accord avec cette annonce prophétique de Jésus, les disciples, après son ascension, procéderont à l'élection d'un substitut de Judas dans le collège des Douze (cfr. Actes 1,20-26), mais du vivant de Judas. Les représentants des deux races humaines s'écarteront définitivement à ce moment, sans pourtant se séparer du tout dans cet éon. Les sujets du Démiurge (leur dieu) provoqueront désormais des malheurs aux pneumatiques (ce qui implique la persistance de certains liens).
À partir de cet acte de séparation, Judas deviendra "le treizième":
"Pourquoi te préoccupes tu ainsi, oh treizième esprit (daimon)"… Judas dit: "Dans ma vision, je vis comme les Douze me lapidaient et me persécutaient". (44,21 - 45,1).
Tu seras le treizième, et tu seras accusé par le reste des générations, et tu arriveras à les surmonter. Aux derniers jours, ils reprouveront tes ascensions à la sainte génération. (46,19 - 47,1).
[…] ton astre sur le treizième éon. (55,10-11).
L'expression "le treizième" n'a pas donc de sens au moment où la révélation de Jésus à Judas se produit (trois jours avant la Pâque); à ce moment Judas appartient toujours au collège des Douze. Le "treizième" est une expression ecclésiologique qui porte sur la situation respective des croyants après le départ de Jésus.
Une fois esquissée la diverse situation sotériologique et ecclésiologique des acteurs de l'Évangile de Judas, passons à une succincte description linéale du texte en fonction de ces données.
Jésus se manifesta sur la terre et opéra des miracles. (33,7-8). Le Christ pléromatique descendit donc à travers les sept cieux, en se rendant semblable à leurs fils, et les vida graduellement de leur puissance. (Irénée, Adversus Haereses I 30,12). Ce Christ acquiert dès lors nature humaine: L'homme qui me revêt (EJ 56,19-20). C'est en vertu de cette descente que Jésus possède le pouvoir démiurgique de faire des miracles.
Pour le salut de l'humanité (33,9). Jésus assume toute l'humanité, tant psychique que pneumatique (cfr. Clément d'A., Excerpta 58). Mais seuls les psychiques ont besoin de rédemption, c'est-à-dire, d'être rachetés du Démiurge. Les pneumatiques, eux, se sauvent par nature.
Alors l'appel des douze disciples eut lieu. (33,13-15). La constitution de ce groupe sotériologique vise le salut des psychiques. Les Douze ont dans cet éon un statut ambivalent: ils appartiennent, certes, au Jésus psychique, mais ils sont aussi les sujets du Démiurge, votre dieu qui est dans vos cœurs (34,25-26). Plus encore: dans la perspective de la persécution contre Judas, les douze disciples manifesteront leur appartenance au Démiurge, le dieu de l'Ancien Testament: Vous êtes ceux qui reçoivent les offrandes de cet autel que vous avez vu. C'est lui le dieu que vous servez, et vous êtes les douze hommes que vous avez vus. Le troupeau que vous avez vu préparé pour le sacrifice représente la foule que vous avez fourvoyée devant cet autel. (39.18 - 40,2).
Le discrédit, même post-pascal, des Douze, témoigné par les sarcasmes de Paul et par les dures remontrances des évangiles canoniques, est repris par la plupart des auteurs gnostiques. Les Douze, cependant, finissent en général par recevoir et comprendre le message de Jésus et deviennent gnostiques. Par contre, la position de l'Évangile de Judas est unique et radicale: les Douze appartiennent essentiellement et définitivement à la sphère démiurgique. Le triage définitif des psychiques justes et injustes (cfr. 33,10-13) est différé jusqu'à l'eschatologie personelle (cfr. 43,12-23 et Irénée, Adversus Haereses I 30,14). La séparation éternelle des deux races aura lieu à la fin des temps.
Le début du procès de la séparation de Judas et les Onze a lieu à cause du "mystère de la trahison" : Toi, tu les dépasseras tous, puisque tu sacrifieras l'homme qui me revêt. (56,17-20). Après cette annonce, Judas reçoit la perfection de la gnose: Judas regarda vers le haut, il vit le nuage de lumière et entra en lui. (57,21-23). Cette "entrée" est l'équivalente des "ascensions" mentionnées dans 46,25; elles est à rattacher à l'image de la "chambre nuptiale" des valentiniens. Judas devient le chef et le guide de l'église des pneumatiques: L'astre qui est le guide (proegoumenos), c'est ton astre. (57.19-20).
L'Évangile de Judas est un précieux témoin de la polémique qui vers la moitié du IIème siècle opposait l'église institutionnelle et les conventicules gnostiques. Irénée de Lyon et Justin, entre autres, dénoncèrent la présence de ces déviations doctrinales au sein des communautés, insouciantes, elles, à l'égard de ce qui pour la plupart des croyants n'étaient que querelles de théologiens.
Dans la bibliothèque de Nag Hammadi, deux traités au moins, Le Témoignage de la vérité et L'Interprétation de la Connaissance, sont un reflet de cette situation. Les gnostiques, à la différence des marcionites et des montanistes, ne quittèrent pas la Grande Église afin de constituer des communautés "schismatiques". D'autre part, jamais un concile ne fut convoqué pour parer à ce danger qui pour beaucoup n'en était pas un. Notre Évangile de Judas reflète bel et bien cette situation. Si vers la moitié du IIème siècle le conventicule des gnostiques qui se réclamaient de Judas se plainte de la persécution des "Douze", c'est-à-dire, des ecclésiastiques, c'est qu'ils font partie de la communauté chrétienne. La solution aurait été bien facile: quitter l'église. Mais ils n'y songent nullement. Ils sont les adeptes du "treizième"; or, il n'y a pas de "treize" s'il n'y a pas de "douze". Le triage se fera de lui-même, à la fin. À la fin "Dieu connaîtra les siens", comme il fut sagement averti au siècle XIII aux croisés qui s'attaquaient pêle-mêle aux catholiques et aux cathares.
J. Montserrrat-Torrents
Universitat Autònoma de Barcelona
Publicat a "Religions & Histoire" (Dijon), n. 11 (2006), págs. 64-67.
À plusieurs reprises dans l'Évangile de Judas, Judas est appelé par Jésus "le treizième (disciple)". La tradition ecclésiastique connaît cette formule de "12+1", mais l'applique à Paul, sans toutefois le nommer "le treizième". Le livre des Actes des Apôtres s'évertue à fonder cette comptabilité, désormais acquise tant dans la tradition ecclésiastique que dans les courants gnostiques. Or, cette expression revêt dans l'Évangile de Judas une portée ecclésiologique qui constitue, à mon avis, une des principales clés interprétatives de ce curieux document.
La structure conceptuelle de l'EJ se developpe autour de l'opposition des Douze et de Judas, le "treizième". Les Douze constituent le noyau de l'église "psychique", tandis que Judas représente la communauté des êtres humains spirituels. Le passage clé à cet égard est le suivant:
"Celui qui d'entre vous (les disciples) se considère fort parmi les hommes, qu'il fasse comparaître l'homme parfait et qu'il se tienne devant moi". Et les disciples de dire: "Nous sommes forts". Mais leurs esprits n'osèrent pas se tenir devant lui, à l'exception de Judas Iscariote. Certes, il put se tenir devant lui, mais il ne put pas le regarder dans les yeux, bien au contraire, il détourna son regard de sa face. Judas lui dit: "Je sais qui tu es et d'où tu viens: tu es venu de l'immortel éon de Barbelô, et je ne suis pas digne de prononcer le nom de celui qui t'a envoyé". (35,2-21).
Les disciples ne sont pas "l'homme parfait". Dès lors, ils n'ont pas le pouvoir de se "tenir" devant Jésus. "Se tenir" (copte ohe rat) est un mot technique de la gnose sethienne. L'Apocryphon de Jean désigne par ce terme l'acte essentiel par lequel les dispositions divines qui procèdent de l'Esprit Virginal se constituent en face de lui: Et la notion qu'il a de lui devint acte et apparut, se tenant devant lui. (Nag Hammadi II-1, p.27,5). Ce terme est l'équivalent de l'epistrophé plotinienne, par laquelle le Deuxième Principe reçoit la constitution hypostatique.
Par opposition aux Douze (en ce cas, les Onze), Judas a le pouvoir de "se tenir" en face de Jésus. Or, ce pouvoir consiste dans la gnose. En effet, Judas manifeste tout de suite sa parfaite connaissance de l'essence spirituelle de Jésus: Tu es venu de l'immortel éon de Barbelô: voilà l'acte de "se tenir". Acte, certes, inchoatif dans cet éon (il ne put pas le regarder dans les yeux), mais tout de même essentiellement spirituel et gnostique. Ce pouvoir, Judas ne l'a pas reçu de Jésus en ce moment: il le possède par nature, par le fait de son appartenance à la "génération indomptable" (53,24), la "grande génération d'Adam" (57,11).
Judas était-il déjà le disciple bien-aimé? Certains interprètes ont cru déceler dans les textes évangéliques une certaine préséance de Judas. C'est du moins ce que pensait déjà un auteur manichéen dont l'originel syriaque a été préservé en dialecte parthe: Il (Jésus) fit d'Iscariote sa monture, le dévot le plus aimé de ses disciples. Et lui le montra au gardien en l'abordant et livra le fils de l'homme à ses ennemis.
Suite à la manifestation par Judas de son essence spirituelle, Jésus entame sa "séparation" de l'univers démiurgique représenté par les disciples:
Écarte toi d'eux; je te révélerai les mystères du royaume. Tu peux les saisir, mais tu peux aussi souffrir beaucoup, puisqu'un autre occupera ta place, afin que les douze [disciples] se complètent devant leur dieu. (35,23 - 36,4).
Ce passage implique un refus radical de la tradition canonique sur le suicide de Judas. D'accord avec cette annonce prophétique de Jésus, les disciples, après son ascension, procéderont à l'élection d'un substitut de Judas dans le collège des Douze (cfr. Actes 1,20-26), mais du vivant de Judas. Les représentants des deux races humaines s'écarteront définitivement à ce moment, sans pourtant se séparer du tout dans cet éon. Les sujets du Démiurge (leur dieu) provoqueront désormais des malheurs aux pneumatiques (ce qui implique la persistance de certains liens).
À partir de cet acte de séparation, Judas deviendra "le treizième":
"Pourquoi te préoccupes tu ainsi, oh treizième esprit (daimon)"… Judas dit: "Dans ma vision, je vis comme les Douze me lapidaient et me persécutaient". (44,21 - 45,1).
Tu seras le treizième, et tu seras accusé par le reste des générations, et tu arriveras à les surmonter. Aux derniers jours, ils reprouveront tes ascensions à la sainte génération. (46,19 - 47,1).
[…] ton astre sur le treizième éon. (55,10-11).
L'expression "le treizième" n'a pas donc de sens au moment où la révélation de Jésus à Judas se produit (trois jours avant la Pâque); à ce moment Judas appartient toujours au collège des Douze. Le "treizième" est une expression ecclésiologique qui porte sur la situation respective des croyants après le départ de Jésus.
Une fois esquissée la diverse situation sotériologique et ecclésiologique des acteurs de l'Évangile de Judas, passons à une succincte description linéale du texte en fonction de ces données.
Jésus se manifesta sur la terre et opéra des miracles. (33,7-8). Le Christ pléromatique descendit donc à travers les sept cieux, en se rendant semblable à leurs fils, et les vida graduellement de leur puissance. (Irénée, Adversus Haereses I 30,12). Ce Christ acquiert dès lors nature humaine: L'homme qui me revêt (EJ 56,19-20). C'est en vertu de cette descente que Jésus possède le pouvoir démiurgique de faire des miracles.
Pour le salut de l'humanité (33,9). Jésus assume toute l'humanité, tant psychique que pneumatique (cfr. Clément d'A., Excerpta 58). Mais seuls les psychiques ont besoin de rédemption, c'est-à-dire, d'être rachetés du Démiurge. Les pneumatiques, eux, se sauvent par nature.
Alors l'appel des douze disciples eut lieu. (33,13-15). La constitution de ce groupe sotériologique vise le salut des psychiques. Les Douze ont dans cet éon un statut ambivalent: ils appartiennent, certes, au Jésus psychique, mais ils sont aussi les sujets du Démiurge, votre dieu qui est dans vos cœurs (34,25-26). Plus encore: dans la perspective de la persécution contre Judas, les douze disciples manifesteront leur appartenance au Démiurge, le dieu de l'Ancien Testament: Vous êtes ceux qui reçoivent les offrandes de cet autel que vous avez vu. C'est lui le dieu que vous servez, et vous êtes les douze hommes que vous avez vus. Le troupeau que vous avez vu préparé pour le sacrifice représente la foule que vous avez fourvoyée devant cet autel. (39.18 - 40,2).
Le discrédit, même post-pascal, des Douze, témoigné par les sarcasmes de Paul et par les dures remontrances des évangiles canoniques, est repris par la plupart des auteurs gnostiques. Les Douze, cependant, finissent en général par recevoir et comprendre le message de Jésus et deviennent gnostiques. Par contre, la position de l'Évangile de Judas est unique et radicale: les Douze appartiennent essentiellement et définitivement à la sphère démiurgique. Le triage définitif des psychiques justes et injustes (cfr. 33,10-13) est différé jusqu'à l'eschatologie personelle (cfr. 43,12-23 et Irénée, Adversus Haereses I 30,14). La séparation éternelle des deux races aura lieu à la fin des temps.
Le début du procès de la séparation de Judas et les Onze a lieu à cause du "mystère de la trahison" : Toi, tu les dépasseras tous, puisque tu sacrifieras l'homme qui me revêt. (56,17-20). Après cette annonce, Judas reçoit la perfection de la gnose: Judas regarda vers le haut, il vit le nuage de lumière et entra en lui. (57,21-23). Cette "entrée" est l'équivalente des "ascensions" mentionnées dans 46,25; elles est à rattacher à l'image de la "chambre nuptiale" des valentiniens. Judas devient le chef et le guide de l'église des pneumatiques: L'astre qui est le guide (proegoumenos), c'est ton astre. (57.19-20).
L'Évangile de Judas est un précieux témoin de la polémique qui vers la moitié du IIème siècle opposait l'église institutionnelle et les conventicules gnostiques. Irénée de Lyon et Justin, entre autres, dénoncèrent la présence de ces déviations doctrinales au sein des communautés, insouciantes, elles, à l'égard de ce qui pour la plupart des croyants n'étaient que querelles de théologiens.
Dans la bibliothèque de Nag Hammadi, deux traités au moins, Le Témoignage de la vérité et L'Interprétation de la Connaissance, sont un reflet de cette situation. Les gnostiques, à la différence des marcionites et des montanistes, ne quittèrent pas la Grande Église afin de constituer des communautés "schismatiques". D'autre part, jamais un concile ne fut convoqué pour parer à ce danger qui pour beaucoup n'en était pas un. Notre Évangile de Judas reflète bel et bien cette situation. Si vers la moitié du IIème siècle le conventicule des gnostiques qui se réclamaient de Judas se plainte de la persécution des "Douze", c'est-à-dire, des ecclésiastiques, c'est qu'ils font partie de la communauté chrétienne. La solution aurait été bien facile: quitter l'église. Mais ils n'y songent nullement. Ils sont les adeptes du "treizième"; or, il n'y a pas de "treize" s'il n'y a pas de "douze". Le triage se fera de lui-même, à la fin. À la fin "Dieu connaîtra les siens", comme il fut sagement averti au siècle XIII aux croisés qui s'attaquaient pêle-mêle aux catholiques et aux cathares.
2 Comments:
pourquoi pas:)
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